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Madrid



Je résumais l’Espagne à une gigantesque fresque sarag(n)ossienne de Jean Potocki, à des récits inspirés et inspirant de voyages vers Saint-Jean de Compostelle, à un Dali sous acide, un Gaudi stratosphérique, un génie donnant son nom à une putain de bagnole !
J’aime la langue espagnole, j’aime la façon de vivre de ces « gens là ». J’aime la tolérance de Madrid, et la possibilité que donne la ville à toute sorte d’individus de coexister et de s’aimer… viva Espana!




Des planchers usés par des années de pratique assidue, une lumière fatiguée qui inonde des salles de cours, magnifiées par cette aura crépusculaire, des claquements de talons, des martèlements de bâtons, des corps et décors de rêve pour cette danse, cette Espagne, pleine d’émotions, de douceurs et de passions.

Cacher les souffrances qu’endure le corps, masquer son essoufflement, ne laisser filtrer (flirter ?) que la lumière, la beauté de cette danse. Andreas durant plus d’une heure ce jour là travaillera cette quête d’absolu.

Qui sont ces personnes ? quelles peines, quelles joies cachent-elles derrière leurs éclatants sourires ? Insouciants et pourtant si graves.

Le calme avant la tempête : dans ce couloir déserté, Alice se prépare pour son cours, observée par tous ceux et toutes celles qui l’ont précédés dans cette école, dans ce cheminement de toute une vie.

Ecole de danse Amor de Dios à Madrid :
www.amordedios.com




La froideur de l’entrée des artistes contraste avec la chaleur des cordes et des corps des musiciens et danseurs présent sur la minuscule scène de ce club de Flamenco du centre de Madrid : le Cardamomo www.cardamomo.es


Une centaine de kilomètres au nord de Madrid. Un soleil de plomb, les bières coulent à flôts, le village se prépare à la corrida de fin de journée.

Non loin de la place centrale du village, quelques jeunes semblent se désintéresser de tout ce chahut, et cuisent lentement sur le béton déjà bouillant.

Antonio Ferrera Sanmarcos, un enfant du pays, tel Pasiphaé, entreprend quelques pas de danse avec un taureau furieux (pour je ne sais quel raison) . Tout juste quelques personnes jalouses aux habits trop moulants, viendront perturber leur parade, se venger de la beauté brute de cette bête écumante de sang et de rage avec quelques banderilles traitresses. Las de ce spectacle, et je ne sais toujours pas pour quelles raisons, le Matador est pris d’une furieuse envie de rentrer chez lui regarder « la vache et le prisonnier », et tue cette locomotive lancée à pleine vitesse sans aucune autre forme de procès.
Le couple de petit vieux derrière moi semble content…


il est temps de prendre un peu de hauteur, et de survoler ces magnifiques et sereines gorges…

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