Pyrénées Orientales
L’attente, puis départ vers minuit, les lumières du port vacillent au loin.
Le bruit des moteurs, les embruns, la lune montante, silencieuse. La barque est lâchée, les lumières éclairent d’irréalité une nuit trop parfaite. L’attente, les marins jouent au cartes, sont sur le pont, portable à la main, regardant le dernier message d’une douce restée dans son lit trop grand…
L’attente, certains dorment, odeurs des machines, certains se perdent à scruter le ciel, infini.
Les premiers poissons commencent à frétiller hors de l’eau, étincelle de vie.
L’attente, le poisson remonte, attiré par cette éblouissante lumière, ce leurre.
On s’active sur le bateau, les filets sont jetés à la mer, encerclant cet ilot de lumière…
On remonte le tout, la tension gagne en puissance, le filet se coince, les visages se crispent, les cirés attrapent les premiers reflets du jour naissant. Le banc est cueilli, des sardines, des anchois, quelques poisson-lune égarés…tombés du ciel probablement.
Un chaudron d’argent bouillonnant est volé à cette étendue qui pourtant reste calme ce jour-là.
On trie les 3 tonnes de ce rapt, on rejette les anchois invendables et déjà mort à la mer.
Cette activité se continuera bien après le retour au port, la terre ferme, loin de celle qui faudra retrouver la nuit venue.
L’attente…